Cette semaine a eu lieu un autre conseil d’administration de l’association dont je fais partie ; une fois de plus, ce fut pour moi l’occasion de violents questionnements. En effet, plus le temps passe et plus je pense que je n’aurai jamais dû me présenter à un quelconque poste.
Une des raisons est que je suis quasi-systématiquement en désaccord avec d’autres membres du CA. L’équipe est en effet très hétérogène, tout le monde ayant été élu faute d’autres candidats (plutôt que sur des idées communes). Le large éventail de personnalités, une chose que j’aurai vu comme un atout jusqu’à récemment, m’apparaît maintenant comme une difficulté quasi insurmontable. En effet, de plus en plus souvent, les (rares) initiatives individuelles sont noyautés par les personnes à qui elles ne plaisent pas. Ainsi il nous est quasiment impossible de concevoir une campagne d’affichage qui convienne à tout le monde…
Tout ceci n’est pas aidé par un président qui, pour contenter tout le monde, change d’avis comme de chemise ; il n’a par ailleurs jamais d’avis propre, et est incapable d’imposer une idée. Dans cet ordre d’esprit, j’ai été profondément choqué par la façon dont certaines décisions ont été votées ; en effet le vote n’était pas l’expression d’une certaine forme de démocratie, mais plutôt une façon de couper court à tout débat contradictoire. Avec frisson, je me rends compte que les associations dans lesquelles les décisions sont prises de façon plus autocratiques fonctionnent mieux que la nôtre…
Ces problèmes sont exacerbés par le fait que l’association dont je fais partie traverse depuis quelque temps déjà des difficultés ; il semble en effet, à écouter les “anciens”, que la fibre militante nous ait quittés. C’est probablement vrai, et il est effectivement difficile de motiver les adhérents pour des actions qui ne soient pas directement liées à de la convivialité. Ma propre analyse est que ceci est dû au fait que l’homosexualité est de mieux en mieux acceptée chez les jeunes, et tout particulièrement à Paris ; dès lors, les raisons de s’investir apparaissent moins nettement.
Évidemment cette attitude est regrettable, mais il faut bien avouer notre incapacité à y remédier est plus qu’avérée. Le vrai problème (pour moi) est la mise en oeuvre systématique d’une politique de l’autruche, certaines personnes refusant de se rendre à l’évidence et d’agir en fonction (comment d’ailleurs ? une question que je me pose souvent). Les CA ressemblent donc souvent à une suite de lamentations, entrecoupées “d’idées” plus ou moins avisées visant à changer tout cela. Mais cette semaine des décisions que je qualifierai de ridicules ont été prises, et vont avoir (à mon avis), des effets négatifs à très court terme. L’une d’elle est de faire payer les boissons aux adhérents ; que quelque chose de positif puisse venir d’une telle mesure me parait totalement invraisemblable (et qu’on puisse le penser encore plus)…
Il est maintenant clair pour moi que je ne suis pas fait pour l’associatif. Je dois ma place actuelle au manque cruel de candidats lors des élections, qui m’a poussé à me présenter, mais j’aurai dû m’abstenir. Je suis d’ailleurs loin d’être blanc dans le fiasco actuel : tout d’abord parce que j’ai rarement proposé ou aidé à concrétiser des idées, mais aussi en me taisant trop souvent sur les sujets sur lesquels je suis en désaccord. J’ai pris il y a longtemps la décision de ne pas m’impliquer dans des débats que je sais perdus d’avance, mais dans le cas présent j’ai quelquefois honte de mon propre comportement, qui comporte bien des points communs avec la lâcheté…