Boule de contradictions (c’est tout moi ça)

Posté le jeudi 13 janvier 2005 à 00:35 dans Films et critiques

La juppette vaincra 

Désolé ami UMPiste, ce post n’est pas à caractère politique.

Ce soir, Alexandre (d’Oliver Stone) au Gaumont Italie : les navets sont toujours plus savoureux sur grand écran. Le film avait reçu beaucoup d’échos préalables dans la presse gay, Stone ayant promis de montrer la bisexualité d’Alexandre. Un barrage de déclarations inverses, faisant état d’une suppression quasi complète de toutes les scènes “litigieuses”, suite à des pressions de la Warner, m’ont décidé à aller le voir. Non les costumes antiques n’y sont pour rien.

Alexandre (Colin Farell, à qui la jupe va plutôt bien (zut, trahi !)), est donc un grand conquérant peroxydé ; la chimie de l’antiquité était décidément plus avancée que ce je croyais. Force est de reconnaître que si son coiffeur est très doué, le reste de son entourage l’est beaucoup moins.

On commence par son père Philippe II, roi borgne de Macédoine, joué par Val Kilmer. Celui-ci montre comme toujours un jeu d’acteur remarquable, qui conduit toutefois à l ‘interrogation suivante : aurait-il être encore moins expressif s’il avait été complètement aveugle ?

Vient ensuite Anthony Hopkins qui campe un Ptolémée vieillissant, narrateur a posteriori de l’histoire, et pharaon d’Égypte. Point de salut non plus dans ce rôle ingrat de vieil homme se remémorant ses aventures passées, et les dictant à ses scribes esclaves.

Mais le clou du spectacle est très certainement Angelina Jolie, qui campe la mère dominatrice et manipulatrice d’Alexandre. Le fait que les deux acteurs aient en fait le même âge n’a pas échappé qui Stone, qui use des toutes dernières avancées en matière de maquillage pour la vieillir : 1cm de mascara = 10 ans. Sa crédibilité est bien heureusement renforcée par son accent grecque (en VO tout au moins), à base de “r” roulés, qui ferait mourir d’envie un Lord Écossais.

Seul vraie bonne surprise du casting Jared Leto, qui incarne avec beaucoup de justesse Héphaistion, l’amant et compagnon d’Alexandre. Leur relation, si elle n’est pas montrée à travers de scènes sexuellement explicites est tout de même parfaitement claire. Plus que bisexuel, Alexandre apparaît avant tout comme homosexuel (en dépit d’un mariage clairement présenté comme étant de convenance). On retiendra l’amusante formule Alexander was only defeated once, and that was by Hephaistion’s thighs..

Toute cette amusante galerie de personnage est complétée par une pléthore (une bonne douzaine) de personnages tertiaires, amis d’enfance d’Alexandre ou généraux de son père. Ceux-ci qui commencent par l’aider avant de s’opposer à lui, et finissent souvent par en mourir. Ce schéma, répétitif à l’extrême, est compliqué par l’abondance de ces personnages qu’on ne peut s’empêcher de mélanger.

Au centre de tout ce petit monde, Alexandre cherche à venger son père de Darius (roi des Perses, respondable présumer de la mort de ce dernier). Cela le conduira tout d’abord à Babylone, puis de fil en aiguille au coeur de l’Orient : contre l’avis de ses généraux, il décide de pousser ses conquêtes “libératrices” là où personne n’est encore jamais allé. Alternent alors dans le film des scènes de bataille, impressionnantes mais brouillonnes (Alexandre triomphant d’une armée Perse 10 fois supérieure à la sienne en nombre en plein coeur d’un désert, cela laisse surtout un souvenir de nuage de sable…), et de longues scènes d’introspection et de doutes (faut-il rentrer ou continuer ?).

Un fil à voir pour se faire une idée, mais probablement pour être déçu.

 

Affiche de Alexandre

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